dimanche 16 novembre 2008

Les architectes


Un pays comme la Suisse consomme presque la moitié de son énergie totale pour chauffer les bâtiments et l'eau chaude sanitaire.

Le potentiel d'économie en hydrocarbures et en électricité est donc énorme dans le secteur du bâtiment.

Une minorité d'architectes a compris l'enjeu et s'engage courageusement en faveur de constructions neuves efficientes et en faveur de rénovations modèles du parc immobilier existant. Certains vont même plus loin en refusant par exemple de dessiner des villas individuelles, dépassées sur le plan de l'aménagement du territoire et si souvent aussi mesquines que l'illustration ci-dessus.

Les autres architectes, encore majoritaires, retardent en revanche l'instauration de réglements de construction plus sourcilleux sur les plans énergétique et écologique. Ils considèrent ces nouvelles contraintes comme des freins à leur génie. Ils sont prêts à concevoir les pires absurdités écologiques.

Il est désolant qu'une profession aussi stratégique demeure majoritairement aussi obtuse et continue à dessiner et à construire n'importe quoi, n'importe comment et n'importe où. Cette profession devrait cesser de bâtir principalement sur son nombril et pour son compte en banque.

mardi 28 octobre 2008

Tiens, ils commencent à bousculer leurs propres dogmes


Vu tard sur France 2 l'émission Mots croisés, animée par Yves Calvi (toujours moins bon hélas).


Quatre éminents économistes, deux de droite et deux de gauche, discutaient assez brillamment de la crise financière/économique. Tous étaient favorables, une fois les mesures d'urgence prises, à l'établissement rapide de systèmes de régulation des marchés pour ne plus laisser la Guilde des supermarchands poursuivre ses tours de passe-passe financiers.


Mieux: à la fin du débat, on a supposé que cette récession pouvait correspondre à la crise écologique sous-jacente. On a évoqué l'idée hautement subversive selon laquelle le bien-être ne dépendait pas totalement de la consommation. On a même imaginé les Occidentaux se tournant vers d'autres valeurs que celle, par exemple, de la taille de leur voiture.


En somme, on semblait enfin intégrer l'évidence: la planète a déjà été trop durement exploitée et devient décidément trop petite pour entretenir le mythe de la croissance infinie.



dimanche 26 octobre 2008

Sortir de l'âge du feu


Les pourfendeurs des visions écologistes les décrivent - c'est devenu un cliché de café du commerce - comme des appels au retour à l'âge des cavernes.

Premièrement, nos ancêtres du paléolithique méritent surtout une pensée admirative et reconnaissante plutôt que de la condescendance et du mépris. Pour survivre, perpétuer l'espèce et avoir permis les civilisations qui leur ont succédé, ils ont fait preuve de courage, de ténacité, d'ingéniosité, de solidarité et de respect de leur environnement (même s'il était culturel et non délibéré). Ils ont au fond réussi leur pari alors que nous risquons de rater le nôtre.

Deuxièmement, la révolution industrielle n'a au fond rien fait d'autre que de faire du feu, toujours plus de feu, encore plus de feu. Elle a transformé la Terre en une immense caverne dotée de foyers toujours plus démesurés, toujours plus contraignants à alimenter, toujours plus déstabilisants pour la biosphère. Feux de bois et de charbon pour la vapeur, combustion déraisonnable de pétrole, fuite en avant dans le feu nucléaire.

Les pensées écologiques proposent justement de sortir de cette carbonique orgie de feux pendant qu'il est encore temps.